Dossiers mardi 28 septembre 2021
Des crises de panique font basculer son monde
Par Marie-Hélène Paradis
« J’ai toujours été anxieuse, mais un déménagement loin de chez moi dans une nouvelle ville, loin de mes parents et amis, combiné à des études dans un domaine complètement inconnu pour moi ont provoqué des crises de panique. Elles ont commencé à l’université, pendant un cours. »
Après les cours, c’est au gym ou même en se couchant le soir que les crises ont continué. Elles se sont répandues dans toute les sphères de la vie de Me Jessie McKinnon. « Lorsque les crises surviennent, on a peur que la prochaine fois qu’on retournera à cet endroit, ça se reproduise. C’est un cercle vicieux. Pendant ma première année d’université, j’ai vécu seule et je n’ai parlé à personne de ça. Je me suis donc, par le fait même, éloignée de mes amis. Je ne voulais pas que la deuxième année se passe de la même façon. Je ne voulais pas que ça se répète. J’ai donc décidé de consulter. »
Au début, Me McKinnon n’a parlé qu’à sa psychologue, ensuite à son copain, puis elle est devenue de plus en plus ouverte avec son entourage. Elle affirme que malgré le fait que sa santé mentale soit une aventure en soi, elle réussit quand même bien dans son travail et elle navigue avec confiance dans la vie en général. Elle a consulté plusieurs psychologues à cause de ses nombreux déménagements, mais les différentes approches l’ont beaucoup aidée. Elle a aussi pris de la médication, mais pour elle, la solution réside davantage dans le travail avec le thérapeute et les outils qu’on donne pour faire du travail à la maison.
« Les symptômes que je ressentais étaient les suivants : difficulté à respirer et étourdissements qui me donnaient l’impression que j’allais m’évanouir. Je n’avais pas confiance en mon corps, j’avais peur de mourir sur place. » Le psychologue lui a donné des moyens pour combattre cette sensation. Dans ces cas, les techniques de respiration sont simples et efficaces. Ce sont des exercices que l’on peut faire à la maison pour se calmer, peu importe le degré de stress ou de panique. « La thérapie nous permet de remonter dans le temps pour trouver les éléments qui auraient pu provoquer ça, pour les identifier. Décortiquer les événements pour comprendre ce qui s’est passé et ce que je peux faire pour que ça ne se reproduise pas. Au début c’était difficile pour moi d’identifier les types d’événements, car je ne voulais pas en parler. L’anxiété est une émotion que je gardais pour moi et que je cachais à mes pairs. »
Il y a des conséquences à vivre un stress panique mais, somme toute, Me McKinnon nous confirme que même quand c’est plus difficile de se concentrer, elle veut tellement essayer de compenser qu’elle en fait plus que ce qui est demandé. Il y a aussi un côté positif à tout ça : comme son système nerveux est toujours en alerte, quand une urgence survient, elle est en contrôle car pour elle, c’est son rythme normal. Sa capacité à absorber le stress est plus grande.
« Le conseil que je veux donner à tout le monde, c’est que ça vaut la peine de consulter un professionnel. Il a la distance nécessaire pour nous aider. Il faut faire confiance au processus. »